
Le souvenir de Betinna remonte à mon enfance, dans mon village près de Louxor, en Haute Egypte.
L’Égypte éternelle où les coutumes perdurent depuis des millénaires.
Betinna était une jeune femme étrangère. Elle venait d’Australie, pays inconnu pour moi à l’époque.
Je me souviens qu’elle aimait l’Égypte et adorait surtout les enfants.
Elle était guide et accompagnait ses groupes de touristes dans mon village.
Elle nous distribuait des stylos et des friandises. Nous attendions son arrivée avec impatience et à chaque fois, nous l’accueillions avec ravissement.
Je me souviens de son sourire et de son regard, qui montraient toute la joie qu’elle avait, elle aussi, de nous revoir.
Elle avait appris quelques mots égyptiens pour communiquer avec nous.

Elle tapotait nos petites têtes, caressait nos joues et palpait nos petits bras musclés en riant, autant de signes d’affection qui nous enchantaient.
Elle traversait le Nil sur deux felouques avec ses groupes de touristes, toujours plus nombreux et je les regardais s’éloigner en imaginant un jour partir avec eux. J’en rêvais chaque nuit.
Dans ce petit village près de Nil où j’ai grandi, j’ai été heureux.
J’ai été comblé par ma famille et mes amis.
Plus tard, bien plus tard, j’ai eu la chance de voyager moi aussi, de découvrir, pas l’Australie, mais l’Europe et la France en particulier où je vis maintenant.
Mon rêve s’est réalisé !
Je remercie la Providence de m’avoir tant gâté et surtout d’avoir croisé Betinna.